Cancer du larynx : un oncologue nous alerte sur 2 comportements à risque

Chaque année en France, on recense 2 753 nouveaux cas de cancer du larynx chez les hommes et 407 chez les femmes. Un changement dans la voix qui persiste plus de 2 semaines doit vous amener à consulter un ORL sans attendre. Avec le Dr Ilan Darmon, oncologue et radiothérapeute, Medisite fait le point sur les facteurs de risque et les moyens de prévention.

Le cancer du larynx fait partie des cancers de la sphères ORL au même titre que celui de la bouche et du pharynx.

Un cancer de la sphère ORL (oto-rhino-laryngée), aussi nommé cancer de la tête et du cou, est une maladie qui se développe dans l’un des organes formant les voies aérodigestives supérieures (VADS). On retrouve les cancers de la cavité bucale, du nasopharynx, de l’oropharynx, de l’hypopharynx (qui composent le pharynx) et du larynx, aussi appelés gorge.

En France, le nombre de nouveaux cas projetés en 2018 est de plus de 15 000, estime l’Institut National du Cancer.

Le larynx est l’organe cartilagineux situé entre le pharynx et le début de la trachée. Il joue un rôle important dans la respiration et empêche les aliments de pénétrer dans la trachée. Il abrite les cordes vocales, qui permettent de former les sons. Le cancer se développe généralement dans la muqueuse qui tapisse le larynx.

Comment se manifeste le cancer du larynx ?

“Les premiers symptômes qui doivent alerter vont être des changements dans la voix. Si votre ton change, ou si vous perdez votre voix et que ces signaux persistent plus de deux semaines, il faut consulter”, décrit le Dr Ilan Darmon, oncologue et radiothérapeute, au centre de traitement du cancer HORG.

À un stade plus avancé, le cancer du larynx peut impliquer des troubles de la déglutition.

Le mal d’oreille, la respiration sifflante, les essoufflements, la présence d’une boule dans la gorge et la toux persistante peuvent aussi être révélateurs.

Il est recommandé de consulter un ORL si vous présentez ces symptômes. En cas de suspicion de cancer du larynx, votre oto-rhino-laryngologiste réalisera un examen approfondi. Bouche, gorge, larynx et trachée sont examinés à l’aide d’un nasofibroscope en consultation et des échantillons de tissus sont prélevés aux endroits suspects. La région du cou peut également être visualisée au moyen d’une échographie, d’un scanner ou d’un IRM.

Cancer du larynx : 2 habitudes de vie sont le plus souvent en cause

Il n’y a aucun doute pour le Dr Darmon : l’alcool et le tabac constituent les deux principaux facteurs de risque du cancer du larynx. “Si on se retrouve face à un patient fumeur et consommateur d’alcool, les facteurs de risque se démultiplient”, précise l’oncologue.

Parmi les patients touchés par le cancer du larynx, 95 % sont des fumeurs. “L’alcool est un facteur supplémentaire, mais on retrouve majoritairement le tabac”.

“Et il n’y a pas besoin d’avoir une consommation excessive pour augmenter les facteurs de risque. Deux à trois verres par jour pendant de nombreuses années peuvent suffire”.

Selon le Dr Darmon, le cancer du larynx touche plus souvent des hommes de plus de 50 ans. “Même si ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui, historiquement, les hommes étaient de plus gros consommateurs d’alcool et de tabac, comparé aux femmes”, explique l’oncologue.

Une exposition professionnelle à certains produits toxiques peut aussi être un facteur de risque

Outre l’alcool et le tabac, ce cancer peut aussi être lié à l’HPV (le papillomavirus humain) ou à une exposition professionnelle prolongée à certains produits toxiques. “Mais c’est plus rare. Ce cancer est, la plupart du temps, lié aux habitudes de vie“, ajoute le Dr Darmon.

Cancer du larynx : peut-on le prévenir ?

Limiter le tabac et l’alcool est la première chose à faire si vous voulez réduire vos risques du cancer du larynx”, estime l’oncologue.

Pour prévenir les autres cancers ORL, on peut recommander la vaccination contre l’HPV. “Or, ce facteur est rarement en cause dans les cas de cancer du larynx”, ajoute le Dr Darmon.

“Mais s’il y a une chose qui est essentiel, c’est d’être attentif aux symptômes, surtout si vous êtes un grand fumeur. Un changement du ton de la voix qui persiste plus de deux ou trois semaines doit alerter et amener à consulter un ORL”, insiste notre expert.

Il est essentiel de pouvoir détecter le cancer du larynx à temps. Si la maladie est découverte à un stade trop avancé, l’ablation partielle ou totale du larynx est nécessaire. Les personnes qui n’ont plus de larynx ne respirent plus par la bouche ou le nez, mais par un trachéostome, c’est-à-dire un orifice pratiqué dans le cou. Sans larynx, il n’est plus possible de parler normalement.

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