En mai 2023, un « hameau » sera inauguré dans un village de l’Ain qui compte 500 habitants. Le groupe MonSenior, spécialisé dans l’accueil familial de seniors, est en train de construire trois maisons à destination de personnes âgées qui ne souhaitent pas intégrer un Ehpad. Elles vivront ensemble avec un accueillant familial agréé par le conseil départemental.
Une solution d’habitat alternatif aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et aux maisons de retraite est en train de voir le jour dans le village de Curciat-Dongalon (Ain) qui compte 500 habitants. Trois maisons individuelles de 180 m2 sont en ce moment même construites par l’entreprise MonSenior et doivent être inaugurées en mai 2023. Autonomes ou en perte d’autonomie, les résidents occuperont les chambres avec salles de bains privatives des rez-de-chaussée et les accueillants familiaux avec leurs proches investiront les étages. Les parties communes, comme la cuisine et le salon, seront à partager.
Au centre de ce « hameau », comme le nomme le groupe MonSenior, un jardin privé de plus de 2 000 m2 sera créé ainsi qu’un potager. Il sera accessible à tous les résidents et à leur famille en visite. « Nous l’avons imaginé comme une place de village et nous avons fait appel à un architecte paysagiste », nous précise Clément Venard, cofondateur de la société créée en 2019. Une orangerie sera bâtie pour leur permettre de recevoir leurs proches ou bien de participer à un atelier. En revanche, ils n’auront pas la possibilité de loger leurs enfants ou petits-enfants dans leur chambre de 17 m2.
Ouvert aussi aux personnes en situation de handicap
Les inscriptions pour intégrer ces maisons en tant que seniors ont été ouvertes mercredi 25 janvier. Les premières personnes intéressées sont majoritairement « des femmes d’environ 80 ans qui se sentent isolées et qui vivent dans un logement pas adapté. Elles ont besoin d’être soutenues et épaulées », nous affirme Clément Venard. Dans ce « hameau », les résidents seront acceptés même s’ils souffrent de pathologies ou s’ils sont en perte d’autonomie physique et cognitive. « Le hameau est également ouvert aux personnes en situation de handicap et pas seulement aux personnes âgées », souligne Clément Venard. Tous pourront venir avec leurs animaux de compagnie ou rapporter quelques meubles pour personnaliser le logement neuf.
Les occupants des maisons ne vivront pas seuls, c’est d’ailleurs la particularité du projet. Dans chaque habitation, un accueillant familial agréé par le conseil départemental habitera à l’étage avec sa famille afin de créer des liens intergénérationnels. Ce professionnel aura notamment en charge la gestion des repas et des rendez-vous médicaux avec les soignants installés à proximité. « Nous nous sommes installés dans un secteur où l’offre de soins était satisfaisante », assure le cofondateur de MonSenior. Les trois accueillants familiaux prévus dans le hameau à Curciat-Dongalon ont déjà été choisis. « Nous espérons qu’ils restent cinq ans. »
Une location à 60 €/jour
Ces derniers seront locataires de l’intégralité de la maison et sous-loueront le rez-de-chaussée à chaque retraité ou personne en situation de handicap qui devra débourser 60 € par jour, soit en moyenne 1 860 € par mois. Un prix qui comprend le loyer, les charges, les repas, l’accompagnement et les cotisations sociales. De courts séjours sont également possibles notamment après une hospitalisation.
D’ici fin 2023, huit « hameaux » MonSenior devraient être construits dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ils seront à chaque fois composés de trois maisons et verront le jour dans des zones rurales et périurbaines, a repéré Le Progrès . « Fin 2025-début 2026, nous visons un total de 1 000 maisons en Auvergne-Rhône-Alpes, en Bourgogne et en Occitanie » , nous informe Clément Venard.
