Les (vraies) raisons de la forte inflation selon Michel-Édouard Leclerc

Le patron des enseignes Leclerc a fait part de son analyse sur la problématique de l’inflation durant sa visite à La Réunion. Guerre en Ukraine et difficultés d’approvisionnement ne seraient, selon lui, qu’une partie des raisons de la hausse des prix.

La forte inflation, qu’il juge “pas très argumentée”, serait selon Michel-Édouard Leclerc due à “un mélange de causalités, parmi lesquelles certes des hausses de matières premières ou des difficultés d’approvisionnement, mais aussi pour moitié de l’anticipation un peu hâtive et (…) aussi de la spéculation”.

Il est revenu plus en détail sur la hausse du coût des matières premières, en rappelant que la plupart des intervenants sur le marché des matières premières n’en étaient pas des utilisateurs, “mais des fonds, qui ont des liquidités, et qui font le bingo, un peu comme au loto, en achetant et revendant de la matière première” qui de fait, devient plus chère.

Inflation d’un côté et “dividendes improbables” de l’autre

Le patron de Leclerc impute une partie de la hausse des prix aux industriels des grandes marques et prône une réactivation des politiques de concurrence   : “Que l’on sollicite les distributeurs certes, (…) mais que l’on sollicite aussi les industriels, dont vous pouvez voir (…) que l’année dernière ils ont sorti des dividendes assez improbables”, a-t-il exprimé.

Le PDG de l’enseigne de grande distribution interpelle les pouvoirs publics, jugeant les méthodes engagées pour aider à la réindustrialisation du pays et le secteur agricole incohérentes : “Il faut que les pouvoirs publics ne soient plus dépendants de ces lobbies et qu’ils nous autorisent à mettre en compétition les industriels entre eux. (…) On a plein d’incongruités dans la loi française qui ont été énoncées pour aider les petits agriculteurs, pour donner plus de revenus agricoles, faisons le bilan et constatons qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de forces qui s’opposent à une saine concurrence”, a-t-il lancé. 

Pour illustrer son propos, Michel Edouard Leclerc revient sur la problématique du manque de conteneurs mise en avant l’an dernier : ”Un an après, des sociétés sortent 12 milliards de profit sur les conteneurs, ça veut dire qu’il y avait des conteneurs et qu’ils ont été très chers, c’est dans les prix industriels ça”.

De la même façon selon lui, du côté de la hausse des coûts de l’énergie, “dans l’exercice des grands pétroliers 2021 et 2022, la guerre en Ukraine n’est que pour partie dans le résultat des quelques milliards qui n’ont pas été restitués aux consommateurs”.

L’enseigne dit par ailleurs avoir engagé des actions pour être plus autonome dans l’approvisionnement, la logistique et mieux maîtriser les coûts. “Il y a aussi des discussions avec les pouvoirs publics sur l’octroi de mer et ses effets sur la consommation” à La Réunion, a-t-il fait savoir, ajoutant être en phase de lancement d’appels d’offres pour constituer des paniers, des offres les moins chers possibles. Elle se dit également favorable à davantage de missions d’information gouvernementales et plus de promotions.

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