Un dirigeable stratosphérique ravive les tensions entre Washington et Pékin, provoquant le report d’une visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine.
Jeudi soir, le Pentagone a confirmé qu’un ballon espion chinois était entré dans l’espace aérien du nord des États-Unis. La Maison Blanche a envisagé d’abattre le ballon, mais la décision a été prise de ne pas le faire en raison des risques posés par la chute d’éventuels débris.
Souveraineté spatiale
Ce type de ballon évolue dans les couches supérieures de l’atmosphère (entre 12 et 50 km d’altitude). Celui-ci volerait à une altitude supérieure à 50 000 pieds (soit plus de 15,3 km). Il viole ainsi l’espace aérien des États-Unis dont la souveraineté du ciel s’étend jusqu’à 66 000 pieds (environ 20 km). Des chasseurs F-22, capables d’atteindre une telle altitude, ont été déployés mais pas engagés.
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Une menace pour les USA
Ce ballon est destiné à la surveillance et sa trajectoire actuelle l’amène au-dessus de sites sensibles du Montana, notamment des bases aériennes et des silos de missiles stratégiques. Washington a bien sûr évoqué l’affaire avec les autorités chinoises. Pékin a appelé à ne pas monter les choses en épingle, précisant que ce ballon météorologique avait dévié de sa route.
Des précédents
Ce type d’intrusion par un ballon stratosphérique n’est pas inédit mais celui-ci se caractérise par un survol beaucoup plus long. En février 2022, un ballon espion a survolé Hawaï et a été intercepté par des F-22 américains. D’autres ballons, présumés chinois, ont été récemment signalés au-dessus du Japon, des Philippines et de l’Inde.
Les essaims de drones
D’autres intrusions ont eu lieu au-dessus de sites sensibles du territoire US. Des drones non-identifiés, solitaires ou en essaims, ont survolé l’Arizona, le Colorado, Nebraska et les zones côtières californiennes depuis 2019. L’an dernier, 366 phénomènes aériens non-identifiés ont été repérés aux USA dont 163 liés à des vols de ballons.
La course à la stratosphère
L’intérêt pour les ballons stratosphériques dirigeables grandit. En France, Thales Alenia Space travaille sur le Stratobus capable d’emporter 250 kg d’équipement à 19 000 m et avec une autonomie de près d’un an.
Ce type de ballon, plus endurant que les drones et les avions, est complémentaire des satellites pour des missions de surveillance des frontières et des sites critiques, de contrôle environnemental et de télécommunications. Et bien sûr de renseignement.