Huit personnes ont été mises en examen le 13 janvier dans le cadre du démantèlement d’un réseau de proxénètes qui exploitait des prostituées chinoises en les faisant travailler partout en France.
Un réseau de proxénètes qui exploitait des prostituées chinoises dans des appartements dans toute la France a été démantelé mi-janvier, a appris l’AFP vendredi 3 février 2023 auprès de la police judiciaire et d’une source judiciaire.
D’après cette dernière source, huit personnes ont été mises en examen le 13 janvier dans cette information judiciaire ouverte en février 2022 notamment pour proxénétisme aggravé, traite des êtres humains et aide au séjour irrégulier, le tout en bande organisée.
Sept d’entre elles ont été écrouées, selon la source judiciaire.
Soupçons d’exploitation sur une quarantaine de femmes
L’enquête, ouverte en 2021, porte sur un réseau lié à des organisations criminelles en Chine soupçonné d’avoir exploité une quarantaine de femmes, qui se prostituaient dans des appartements en location courte durée.
« Les femmes étaient placées dans des appartements par les proxénètes » et étaient régulièrement changées de ville. « Elles passaient trois jours à Auxerre, puis quatre jours à Lyon etc. », a expliqué à l’AFP Elvire Arrighi, cheffe de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (Ocrteh).
Cet office a mené l’enquête avec la police aux frontières de Nancy, où les investigations ont commencé.
Le réseau, « organisé de façon pyramidale » comme cela s’observe « traditionnellement dans la mafia chinoise », avait à sa tête un chef, surnommé « le maître », d’après elle.
En dessous de lui, deux bras droit qui géraient chacun un standard téléphonique où les clients prenaient rendez-vous après avoir trouvé le numéro sur des sites internet dédiés à la prostitution.
De l’argent envoyé à des organisations criminelles chinoises
Les proxénètes étaient basés à Paris et en petite couronne. Les victimes reversaient 50 % de leurs gains au réseau et l’argent collecté « repartait en Chine, dans des organisations criminelles » locales, a poursuivi la commissaire Arrighi.
Les mis en cause utilisaient des applications chinoises pour communiquer ou faire les transferts d’argent, « ce qui a rendu l’enquête plus difficile », a-t-elle souligné.
La plupart des victimes étaient en situation irrégulière. Certaines ont accepté d’être prises en charge par des associations – comme le permet le droit des victimes de traite – et ont ainsi pu bénéficier d’un droit au séjour.
30 000 € en espèces ont été saisis au domicile des mis en cause, d’après Mme Arrighi.
L’un d’entre eux, de nationalité française, mettait des appartements à disposition du réseau, selon la commissaire.