Madrid
C’est une erreur de taille. Quelques centimètres, peut-être plusieurs dizaines, on l’ignore encore… qui risquent de retarder de deux ou trois ans la livraison de 31 trains sur un contrat à 258 millions d’euros. Les dimensions communiquées par Renfe, l’opérateur public espagnol, au vainqueur de son appel d’offres pour renouveler sa flotte dans le nord du pays se sont révélées erronées. Autrement dit, les trains régionaux tels que décrits dans le cahier des charges n’allaient pas passer dans les tunnels de Cantabrie, des Asturies ou de Galice!
Le gag espagnol rappelle la controverse française de 2014 sur les trains trop larges pour les quais de certaines gares… sauf qu’il est plus difficile – et hors de question – de creuser une montagne que de repousser un quai. Et qu’en l’espèce, Renfe a reconnu s’être bel et bien trompé dans sa commande, alors que la SNCF assumait au contraire que ses nouveaux véhicules nécessiteraient des adaptations de l’infrastructure.
C’est le constructeur, le basque espagnol CAF, qui a détecté l’invraisemblable boulette. À temps pour ne pas avoir à raboter les wagons ni perforer la roche, mais trop tard pour assurer la livraison dans les délais. En réponse à la colère des élus régionaux, la ministre des Transports a promis la destitution «imminente» des responsables de l’erreur dont on ignore encore s’ils travaillent à Renfe ou à Adif, le responsable du réseau. L’administration a au moins dévoilé sa solution: un train, de ceux actuellement en service, sera prêté à CAF pour qu’il mesure lui-même les gabarits fonctionnels.